Vivre libre ou mourir !
Sur les guides touristiques, la statue de la mulâtresse Solitude est indiquée aux Abymes. Nous nous sommes rendus aux Abymes, et avons eu toutes les peines du monde à la trouver. En fait la statue se trouve à un carrefour (rond-point) assez éloigné des Abymes (on se demande d’ailleurs si on est toujours aux Abymes). Le plus simple est de demander aux habitants « Baimbridge, carrefour de la croix ». Au milieu d’un grand rond-point, vous pourrez admirer cette magnifique statue, et consulter des panneaux explicatifs retraçant la tragique histoire de Solitude…
Héroïne de la résistance et figure emblématique du marronnage en Guadeloupe, la mulâtresse Solitude symbolise la combativité face à l’asservissement aux côtés des chefs rebelles, Palerme et Jacquet. En mai 1802 elle fit preuve de pugnacité lors des combats au poste de Dolé contre les troupes aguerries du général Richepance, envoyées en Guadeloupe par Bonaparte pour rétablir l’ordre français et l’esclavage. En dépit de sa grossesse elle poursuivit la lutte de Résistance, après les évènements tragiques de Baimbridge (où Ignace périt le 25 mai 1802 avec 650 compagnons d’armes), et de Matouba (où Delgres et 350 Guadeloupéens préférerent se faire sauter le 28 mai 1802, plutôt que de se rendre aux soldats francais). Mais au cours d’une battue dans les bois de la Basse-Terre, elle fut capturée et condamnée à la pendaison, ses tortionnaires ne lui laissant que le temps de ses couches. Le 29 novembre 1802, à l’âge de trente ans seulement, Solitude fut pendue au grand mât des Supplices, au cri de « Vivre libre ou mourir ! » Le peuple guadeloupéen, reconnaissant, témoigne honneur et respect à sa mémoire.
(Texte : statue de Solitude à Baimbridge)